George Hendrik Breitner était un peintre impressionniste et photographe néerlandais de l’école d’Amsterdam. Réputé pour son style réaliste donnant à voir des scènes de rue, il a introduit aux Pays-Bas la cause du réalisme social.
Né à Rotterdam, il a rejoint en 1876 l’Académie des Arts de La Haye, tout en enseignant les arts plastiques à celle de Leiden. Expulsé pour mauvaise conduite en 1880, il s’établit dans l’appartement du paysagiste Willem Maris et intègra le Studio Pulchri. Breitner s’est également associé au groupe littéraire des Tachtigers, qui prônaient l’impressionnisme et le naturalisme contre le romantisme, et il ainsi influencé d’autres peintres tels qu’Isaac Israëls ou Willem Witsen. Le soutien financier d’un riche marchand, A.P. Van Stolk, lui permettait de poursuivre ses créations librement.
Cette année-là, travaillant régulièrement au Panorama Mesdag afin d’y faire des croquis, il côtoie d’autres artistes tels que Hendrik Mesdag et Théophile de Bock. Un an plus tard, en compagnie de Vincent van Gogh, il aime à se rendre dans les zones les plus populaires de la ville afin d’y trouver matière à croquis. Breitner avait une affection toute particulière pour les gens du peuple, de la campagne ou de la ville. Lui qui ne portait d’ailleurs à la main qu’un discret carnet à dessin était souvent embarrassé par l’attention qu’attiraient sur eux Van Gogh et son attirail de peintre.
Ses préoccupations étaient nourries par la conscience sociale d’écrivains français tels que le naturaliste Émile Zola. Avec son appareil photographique, il capturait des échafaudages, des travaux de démolition ou de construction, ou les canaux sous la pluie, une façon pour lui de documenter l’ambiance de la rue et les effets atmosphériques, notamment la pluie. Les néerlandais ont d’ailleurs conservé une expression qui porte son nom : un ciel couvert est encore appelé un « temps à la Breitner ».
Par des touches de pinceaux nerveuses, il transposait ensuite ce dynamisme sur la toile, à la façon de l’école d’Amsterdam (également connue sous le nom d’école d’Allebé) qui, dans la continuation de l’école de La Haye, travaillait sur le rendu, à travers des touches rapides et surtout visibles, des émotions que communiquaient aux artistes les scènes quotidiennes de la vie urbaine auxquelles ils assistaient.
Dans un autre registre, Breitner a également produit des nus, mais le réalisme de sa représentation, faisant fi des idéaux esthétiques de l’époque, a choqué la critique néerlandaise, qui, contrairement à l’opinion publique, n’appréciait pas le côté brut de ces figures dénudées.
En 1901, une exposition rétrospective lui a été consacrée à la galerie d’Amsterdam Arti et Amicitiæ. Pourtant, la carrière du peintre était terminée. Malgré ses voyages, nombreux, durant les dernières années de sa vie, sa renommée n’a jamais dépassé les frontières des Pays-Bas. Se plaçant entre une vague naturaliste qu’il avait dépassée par sa technique impressionniste, et les nouveaux courants de réflexion tels que le pointillisme ou le cubisme qui le rendaient obsolète, Breitner n’intéressait plus.
Il est décédé en 1923, et l’on a retrouvé, en 1996, une collection de photographies et de négatifs pris par l’artiste.
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