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Hugo van der Goes, 1440-1482, Belge

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Considéré comme l’un des plus grands peintres flamands de la fin du XVe siècle, Hugo van der Goes était tombé dans l’oubli avant d’être redécouvert au XIXe. D’inspiration assurément catholique, ses œuvres expriment pourtant une troublante mélancolie doublée d’une spiritualité déroutante.

Si l’on sait qu’il naquit à Gand vers 1440, on ignore par contre tout de la jeunesse d’Hugo van der Goes, et en particulier de son lieu d’apprentissage artistique. En 1467, sous le patronage du peintre Joos Van Wassenhove, il a intégré la guilde des peintres de Gand en tant que franc-maître et a plus tard participé aux décorations du mariage entre le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, et Marguerite d’York. L’année suivante, il a collaboré à la « Joyeuse entrée » à Gand du grand Duc d’Occident.

Entre 1468 et 1478, il a travaillé à Bruges et à Gand. Ses nombreuses œuvres de commande étaient destinées à des cérémonies princières ou à des fêtes liturgiques. Il a également réalisé des blasons, dont la décoration héraldique de la chambre mortuaire de Philippe le Bon. C’est lorsque qu’il devint doyen de la guilde gantoise, de 1473 à 1476, qu’il a exécuté son œuvre la plus connue : le Triptyque Portinari, commandé par ce dernier, un banquier qui représentait à Bruges la famille Médicis. Cette œuvre était destinée à orner les murs de l’église San Egidio, à Florence. Les symboles religieux y abondent : notons particulièrement le langage des fleurs (rouges pour représenter le sang du Christ, blanches pour la virginité).

Influencé par d’autres flamands tels que Van Eyck ou Van der Weyden, Hugo van der Goes s’est approprié des éléments typiquement italiens, notamment dans le traitement monumental de l’espace, comme dans L’Adoration des Mages. À travers ses compositions, basées sur une symbolique spirituelle et religieuse, il est parvenu à communiquer davantage d’émotions que ses prédécesseurs, ainsi qu’un certain tourment.

Il est ensuite entré comme frère convers à l’abbaye des chanoines augustins du Rouge-Cloître, près de Bruxelles (1477). Il y a conservé son statut privilégié d’artiste et a même reçu la visite du futur Archiduc Maximilien d’Autriche. On s’adressait également à lui pour expertiser des tableaux. Ainsi, en 1480, il s’est rendu à Leuven afin d’estimer les scènes de Justice, laissées inachevées par la mort du peintre Dieric Bouts.

Dans ses dernières années, il a exécuté La Mort de la Vierge (1477), œuvre particulièrement expressive qui parvient à communiquer une tension dramatique dévoilant l’état d’esprit agité de l’artiste. Les mains et les visages des apôtres sont tordus de la douleur d’avoir perdu la Vierge.

Au retour d’un voyage à Cologne, il fit l’expérience de troubles psychiques aggravés, sous la forme d’une dépression à tendances suicidaires, et il est décédé, au cloître, un an après, en 1482.

Dans ses représentations de l’aristocratie britannique, son style confère à ses modèles un mélange d’autorité et de décontraction qui devait influencer l’art du portrait en Angleterre pendant plus d’un siècle. Entre 1632 et 1641, son atelier a produit le nombre impressionnant de 400 commandes, dont certaines furent réalisées par ses disciples et auxquelles il n’apportait que la touche finale.

Il mourut en 1641, après être tombé malade lors d’un voyage en France, et fut inhumé dans la cathédrale Saint-Paul de Londres, où le roi fit ériger un monument à sa mémoire.


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