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Lucas van Leyden, 1494-1533, Hollandais

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Lucas van Leyden naquit à Leyde en 1494 (date sujette à controverse). Un des premiers peintres de genre de la Renaissance nordique, il était également un des graveurs les plus reconnus de l’histoire de l’art. De son œuvre, il nous reste quelques dizaines de tableaux et 172 planches gravées.

Entamant son apprentissage chez son père, Hugo Jacobsz, il a rejoint en 1508 l’atelier de Cornelis Engebrechtsz, le meilleur représentant d’un maniérisme gothique tirant sa source dans le primitivisme français et flamand. Son graphisme montre des influences catégoriquement italienne et allemande. Sous l’égide du fils de son maître, le peintre verrier Pieter, Van Leyden s’est lancé dans les petits formats et la scène de genre. Ces deux ateliers, qui dépendaient de commandes concrètes, exigeaient de lui une grande polyvalence artistique, bien qu’on ignore concrètement qui lui a enseigné la gravure, qu’il a révolutionnée en y introduisant la technique du clair-obscur.

Quoi qu’il en soit, excellent élève doté d’un talent naturel, Van Leyden aurait déjà produit des eaux fortes sur planches de cuivre à l’âge de neuf ans. Cette précocité ne détrompa pas, puisque, âgé de douze ans, il réalisa sur commande La Légende de Saint Hubert, une série de toiles à la détrempe. Deux ans plus tard, en 1508, il exécuta sa première gravure connue : Mohammed et le moine assassiné et, un an plus tard, La Tentation de Saint Antoine. Entre 1510 et 1517, il produisit des gravures magnifiques, à la composition simple, mais au trait assuré, telles que L’Enfant Prodigue et Ecce Homo, qui ont eu une influence séminale sur Brueghel l’Ancien, tandis que la profusion de détails qu’elles comportent fait penser à Jérôme Bosch. S’écartant des compositions religieuses, il est également célèbre pour ses scènes populaires comme Le Gueux, L’Espiègle, La Laitière.

Il semblerait ensuite que ce prodige de la peinture flamande, dont il est probablement le premier représentant, ait ensuite voyagé afin de perfectionner son art et de trouver de nouvelles sources d’inspiration. Enfin, à partir de 1514, il était inscrit sur les listes d’arquebusiers de Leyde et Maître à la Guilde des peintres.

En 1521, poussé par la prospérité de son atelier, il entama une seconde série de voyages, à la découverte du patrimoine artistique et culturel franco-flamand. À Anvers, il a rencontré Albert Dürer, qui lui a fait l’hommage de lui acheter l’intégralité de son œuvre gravé (repris par Rembrandt, un siècle plus tard). Les deux hommes ont gardé contact et les couleurs fraîches de ses personnages féminins, ainsi que ses gravures à la perspective aérienne, rappellent l’œuvre de son mécène, et lui vaudront une popularité renouvelée au XIXème.

Fatigué par ses voyages et demeurant alité, Lucas von Leyden a réussi à peindre, en 1531, Jésus guérissant l’aveugle de Jéricho, et décède deux ans plus tard. La rumeur a couru d’un possible empoisonnement, fomenté par ses rivaux, jaloux de son génie précoce et de sa réussite fulgurante.


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