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Pierre Paul Rubens, 1577-1640, Belge

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Pierre Paul Rubens était un peintre baroque flamand de l’école d’Anvers, représentant artistique de la Contre-Réforme catholique. Connu pour ses nombreux portraits de commande, il a surtout travaillé à des projets monumentaux et à des séries religieuses, mythologiques ou historiques. Il occupait également des fonctions diplomatiques, une position sociale privilégiée pour un artiste.

Né à Siegen d’un avocat prospère qui s’était vu forcé d’abjurer la foi protestante, Rubens a reçu une éducation classique. C’est chez sa marraine, la comtesse Christine d’Épinoy, qu’il a découvert des Véronèse qu’il s’entraînait à copier. Âgé de quatorze ans, il fut alors placé en apprentissage chez plusieurs peintres éminents. En 1598, il intègra la guilde de Saint-Luc comme maître indépendant.

En 1600, Rubens partit vivre huit ans en Italie. Il s’y est inspiré des toiles de la Renaissance. Là, il a copié les œuvres du Titien, de Raphaël, du Caravage, avant de devenir peintre de cour au service du duc Vincent de Gonzague. Ce fut durant son séjour à Rome qu’il a exécuté son premier chef-d’œuvre, Sainte-Hélène à la Vraie Croix.

Envoyé en mission diplomatique à la cour de Philippe III, il a réalisé un Portrait équestre du duc de Lerme (1603) dont les couleurs fougueuses trahissent les influences du Titien ainsi que du Caravage. De retour en Italie, il a produit de nombreux portraits, tels que le Portrait de Maria Serra Pallavicino, qui a influencé ses successeurs, de Van Dyck à Gainsborough. De 1606 à 1608, à Rome, il a effectué sa plus grande œuvre de commande pour le maître-autel de l’église Chiesa Nuova. Cette toile représente le Pape Grégoire le Grand entouré de saints adorant une icône de la Vierge à l’enfant.

C’était un homme polyglotte et marqué par l’influence italienne qui revint à Anvers en 1608. Jusqu’en 1621, il fut peintre officiel de la cour d’Albert. Il travailla également dans son propre atelier dont le succès lança l’école d’Anvers. En 1609, il avait épousé Isabella Brant, fille d’un influent humaniste, ce qui contribua à asseoir d’autant plus sa position sociale. Son influence artistique marquée par la force de la couleur, source de sensations, l’a placé au centre d’une querelle picturale qui n’était pas sans rappeler celle des anciens et des modernes : d’un côté, les adeptes de la couleur, de l’autre, les disciples de Poussin, préférant la perfection de la forme.

Il a accueilli et formé de nombreux élèves dans son atelier, la Rubenshuis, dont Van Dyck. Cette période a notamment vu la réalisation de L’Érection de la Croix (1610), considérée comme le premier exemple d’art religieux baroque.

Peintre de cour sous l’infante Isabelle d’Autriche, il a réalisé la série des Médicis, deux grands cycles allégoriques. Ce fut durant un séjour à Londres qu’il exécuta L’Allégorie sur les bénédictions de la paix (1629), tableau qu’il a offert à Charles Ier, dans l’espoir d’un futur plus pacifique.

Les dix dernières années de sa vie se déroulèrent à Anvers, et furent marquées par des œuvres plus intimistes ou par des paysages. Sa seconde épouse, Hélène Fourment, lui inspira ces personnages aux formes généreuses qui sont encore à l’heure actuelle sa marque de fabrique, comme dans Les Trois grâces. Il décéda après une crise de goutte, en 1640.


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