Theo van Doesburg était un peintre, poète, théoricien d’art et architecte néerlandais, fondateur du mouvement De Stijl. Il est passé d’une expression naturaliste à une représentation conceptuelle qui valorisait la simplicité et les formes géométriques.
Né en 1883 à Utrecht, il a développé très tôt une vocation artistique, se tournant, en 1902, après une formation en art dramatique, vers une carrière d’écrivain, puis de peintre autodidacte. Six ans plus tard, il a participé à sa première exposition, à La Haye. On y a vu des œuvres naturalistes, postimpressionnistes et fauvistes, comme en témoignent les couleurs et les formes oniriques de La Fille aux renoncules (1914), style qu’il conservera jusqu’en 1915. Il publia également, dans la revue Eenheid, un article sur l’œuvre de Mondrian, qu’il rencontra l’année suivante. Il écrivait déjà depuis plusieurs années, s’interrogeant sur les nouvelles avancées de l’art contemporain, comme le cubisme et le futurisme, ainsi que sur les rapports possibles entre les deux phénomènes, dynamique et spatial, que sont respectivement la peinture et l’architecture.
En mars 1916, Van Doesburg, Erich Wichmann et Louis Saalborn montèrent l’association d’art « De Anderen », puis, l’année suivante, il fonda la revue et le courant De Stijl, aux côtés de Piet Mondrian et de l’architecte Jacobus Johannes Pieter Oud. Mondrian, qui renonçait à toute figuration en faisant se côtoyer des plans colorés et des tensions linéaires, resta pendant longtemps le complice de Van Doesburg. Pour ce dernier, De Stijl était un rempart contre les restes du baroque moderne qui figeait la pensée, au lieu d’en reconnaître une plasticité qui la libérait de toute contingence contemporaine.
En 1921, il s’installa à Weimar, après un long séjour parisien. En compagnie de quelques constructivistes, il monta le Groupe G, qui poussait l’art de Weimar vers une esthétique mêlant l’humanité de l’artisanat au machinisme de la production de masse. Publiant des poèmes Dada, il a également donné des conférences de théorie artistique, notamment au Bauhaus, contribuant à leur éloignement de l’expressionisme.
En 1922, à son initiative, s’est ouvert à Düsseldorf le Congrès international des artistes progressistes. L’année suivante, après son installation à Paris, la Galerie l’Effort Moderne a organisé une exposition sur les artistes du groupe De Stijl, où Van Doesburg, en collaboration avec Cornelis van Eesteren, a présenté plusieurs projets de maisons « contre-constructions », bouleversant les conventions architecturales. Deux ans plus tard, les deux hommes cosignèrent le cinquième manifeste du mouvement De Stijl : « Vers une construction collective ».
En 1925-1926, il a publié le « Manifeste de l’Élémentarisme », avant de se lancer, en tant que peintre, dans la rénovation du café de l’Aubette, à Strasbourg. Cette inflexion artistique contre les principes fondateurs du néoplasticisme a signé sa brouille définitive avec Mondrian.
Une fois achevée la construction de sa maison-atelier de Meudon, à la conception minimaliste, Van Doesburg succomba à une attaque cardiaque, le 7 mars 1931 à Devos, en Suisse, où il s’était retiré.
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