Eugène Boch était un peintre belge, frère cadet d’Anna Boch, une des fondatrices du groupe des XX. Paysagiste de tendance impressionniste, il reste avant tout connu pour ses activités de mécène et le portrait que son ami Vincent van Gogh a réalisé de lui.)
Boch est né en 1855 dans une riche famille de fabricants de porcelaine, qui poursuit encore aujourd’hui ses activités, sous le nom de Villeroy Boch. Le peintre a entamé son apprentissage, en 1879, à Paris, dans l’atelier de Léon Bonnat, puis, lorsque ce dernier a clos son atelier en 1882, auprès de Fernand Cormon. Plusieurs de ses peintures ont été exposées au Salon dès cette année-là.
En 1888, il a fait une rencontre capitale : Dodge MacKnight l’a en effet présenté à Vincent van Gogh, avec lequel il a échangé des œuvres. Ce dernier lui avait notamment troqué Les Alpilles, contre Mine de Crachet et Pecry. Dans une lettre adressée à son frère Theo, Vincent le décrivait comme un grand jeune homme au visage en lame de couteau et au regard vert perçant.
Profitant de la fortune de sa famille, Eugène Boch et sa sœur Anna, agissant en mécènes, ont mis à contribution une partie de leurs fonds personnels à la promotion d’artistes prometteurs, mais sans le sou, tels qu’Émile Bernard ou Paul Gauguin. Le non-conformisme du frère et de la sœur les avait toujours maintenus quelque peu éloignés du reste de leur famille, et les relations étaient tendues, voire inexistantes.
La rencontre avec Van Gogh, qui a réalisé son portrait en poète en 1888, son séjour dans la Maison Jaune à Arles, ainsi que des voyages dans le Sud de l’Europe et l’inclusion dans une vie artistique parisienne vibrante, ont converti Boch à un impressionnisme que Van Gogh qualifiait de timide. Paysagiste dans l’âme (et encore une fois, sur les conseils de Vincent), Boch est retourné pendant quelque temps en Belgique, notamment dans le Borinage, afin d’y saisir les panoramas de son enfance. Il s’est également rendu en Algérie et a réalisé des paysages lumineux aux couleurs violettes, ocre et roses ; tranquilles harmonies. S’éloignant des brillantes teintes jaunes généralement inspirées par le puissant soleil du Sud de la France, ses représentations du Midi, feutrées et pastels, expriment un romantisme que l’on retrouve dans certains de ses portraits.
En 1892, il s’est installé avec sa femme en Seine-et-Marne avant, en 1910, de se retirer dans leur chalet, « La Grimpette », situé à Monthyon, où ils ont vécu jusqu’à leur mort. Durant l’hiver 1940, alors que la santé du peintre déclinait, sa sœur Elisa a noté dans son journal que son frère, alité, incapable de parler ni de se mouvoir, gardait les yeux braqués sur le magnifique portrait que son ami Vincent avait fait de lui.
Sa collection, ainsi que celle de sa sœur, a été rachetée par un de ses descendants dans l’espoir de monter un musée.
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