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Georges Lemmen était un peintre d’avant-garde et un artiste décorateur belge, reconnaissable en particulier pour ses portraits, ses intérieurs et ses paysages. Touche-à-tout et profondément sensible à toutes formes d’expression artistique, il a laissé évoluer son style au gré des rencontres avec ses contemporains.

 

Précoce, il a participé à sa première exposition à l’âge de dix ans à Termonde, en Belgique, avant de prendre des cours à l’Académie de dessin de Saint-Josse-ten-Noode, à Bruxelles. Particulièrement influencé par son compatriote symboliste, Ferdinand Khnopff, c’est tout naturellement qu’il s’est tourné vers les mouvements d’avant-garde. Dès l’âge de vingt ans, son style impressionniste, sa palette claire et le modernisme de ses motifs étaient déjà établis.

Évènement décisif, la contemplation de Dimanche Après-midi à la Grande Jatte (1887), le chef d’œuvre pointilliste de Seurat, exposé au Cercle des XX, a éveillé son intérêt pour la technique. Deux ans plus tard, Lemmen a rejoint le groupe sous la houlette de son ami, Henri van de Valde, et a entamé une longue période de recherche artistique. Plage à Heist (1891) est le fruit de dix ans d’expérimentations afin de développer un pointillisme délicat, au grain parfaitement adapté aux portraits et aux paysages. Les contours singuliers que forment les éléments naturels préfigurent le mouvement symboliste.

 

Dans les années 1890, s’orientant vers les arts décoratifs, il s’est lancé dans un apprentissage en céramique et tapisserie. Sa représentation, d’abord figurative, reflète par la suite l’influence de l’Art Nouveau. Explorant toutes les facettes de l’avant-garde, il fut, par exemple, avec ses contemporains William Finch et Théo van Rysselberghe, une des premières figures du Divisionnisme. Se centrant dès lors sur l’art décoratif, qu’il s’agisse d’affiches (citons celle de La Libre Esthétique, de 1910), de papier peints ou de livres, il reste célèbre pour son arabesque originale, où l’orientalisme se mêle aux motifs anglais.

Sensible à tous les courants esthétiques, il s’est ouvert, au tournant du siècle, au style Nabi. Puis, dans la foulée de Bonnard et Vuillard, il eut des pulsions intimistes et, à partir de 1906, il a commencé à peindre des scènes élaborées de figures féminines au bain (Nu debout se peignant). Plus tard, influencé par Renoir, il exécute Jeune Fille au bord de la mer (1913).

Malgré l’admiration de ses contemporains, Lemmen, doutant de son talent, s’est toujours cherché, peut-être parce qu’il n’avait connu un large succès que trois ans à peine avant sa mort, à Uccle, en 1916. Georges Giroux avait en effet organisé une exposition qui lui amena enfin une notoriété internationale, déjà amorcée par deux expositions parisiennes à la galerie Druet, en 1906 et 1908.

Au cours de sa carrière, Lemmen a souvent exposé en Belgique et à Bruxelles et même voyagé en Angleterre. Bien qu’il soit surtout connu pour ses peintures, Lemmen a également créé des illustrations de livres, des affiches, des dessins, des pastels, des gouaches, des céramiques et même des tapis de son vivant.

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